L’Ethiopie, dernier pays de la classe pour l’accès aux toilettes

Les Ethiopiens sont les moins susceptibles d’avoir accès à des toilettes décentes à l’échelle mondiale. Second pays le plus peuplé du continent africain, plus de 90% de ses habitants ne bénéficient pas d’un accès à un lieu propre et/ou fermé pour aller aux toilettes. Plus globalement, c’est près de la moitié de la population mondiale (plus de 3,6 milliards de personnes) qui est privée d’accès à des toilettes sûres et propres, une situation qui a des conséquences fatales

Le manque d’accès aux toilettes tue

Sur le continent africain, il est plus courant de posséder un téléphone portable qu’un accès à des toilettes. De ce fait, les populations concernées se rabattent vers des solutions dangereuses : seaux, sacs plastiques, trous à l’air libre… autant de situations qui aboutissent à la création de réservoirs de microbes potentiellement mortels et de situations d’insécurité, touchant particulièrement les femmes et les enfants

Sans système d’assainissement, les déchets humains se déversent dans les eaux souterraines, première source d’eau pour la consommation et l’agriculture. Ceci décuple la propagation des maladies. Près de 800 enfants de moins de cinq ans décèdent chaque jour des suites d’une diarrhée ou d’une maladie intestinale, contractées par la consommation d’eau insalubre ou d’aliments provenant de cultures irriguées par des eaux usées. 

Dans les écoles, les enfants sont souvent priés de se retenir. Les jeunes filles doivent s’absenter en raison de l’inconfort, mais surtout du tabou autour des menstruations. Plus globalement, l’absence d’installations sanitaires sécurisées et isolées augmente les risques d’abus et de violences sexuelles pour les jeunes filles et les femmes.

Deux jeunes filles en Côte d’Ivoire. © UNICEF/Vincent Tremeau

Un droit humain fondamental non respecté en Éthiopie et plus largement en Afrique

Depuis 2013, le 19 novembre est officiellement la Journée mondiale des toilettes. Cette décision de l’Organisation des Nations Unies (ONU) est orientée dans le sens du respect de ce que l’Organisation a érigé en un droit humain fondamental. En effet, l’accès universel et équitable à l’eau potable, à l’hygiène et à l’assainissement font partie des 17 objectifs fixés à l’horizon 2030. Ils visent à assurer la paix et la prospérité pour les peuples. Néanmoins, nous sommes encore loin de ces ambitions. L’Organisation estime elle-même qu’au rythme actuel, l’assainissement généralisé ne sera pas une réalité avant le vingt-deuxième siècle

32 gouvernements africains se sont engagés depuis 2008 à consacrer 0,5% de leur PIB national à l’assainissement. Ils ont fait ceci à travers la déclaration d’eThekwini (Durban). 15 ans après, le compte n’y est pas, les résultats non plus.

Journée mondiale des toilettes, devant le siège de l’ONU à New York.  © ONU/Mark Garten

Si la question de l’accès aux toilettes peut encore faire sourire, c’est pourtant un droit fondamental. L’urgence de la situation amène une multiplicité d’acteurs à s’en saisir. Par exemple, la Fondation Bill et Melinda Gates a lancé le concours international Reinvent the Toilet. C’est une initiative destinée à inventer des toilettes sans eau ni électricité, en bref, les toilettes du futur. 

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