Qu’est-ce que l’âge d’Or d’Hollywood ?

King Kong, Le Magicien d’Oz, Casablanca ou encore Citizen Kane : Peut-être n’avez-vous pas vu ces films aujourd’hui considérés comme des grands classiques, mais vous en avez forcément déjà entendu parler (ou vu un remake). Mais afin d’évoquer le moment où ces films des années 1930 et 1940 sont apparus, un nom revient généralement : celui de l’âge d’Or d’Hollywood. 

Krach boursier et cinéma parlant

1929. Aux Etats-Unis, après une décennie de faste, la fête est stoppée nette par la Grande Dépression et le krach boursier du jeudi noir, le 24 octobre. Cette crise sans précédent se répercute sur tous les secteurs de l’économie. Elle se propage mondialement, et devient un facteur majeur des crises politiques à travers le monde, résultant à peine 10 ans plus tard sur la Seconde Guerre mondiale.

Du côté du cinéma américain, le président Roosevelt, bien conscient du rayonnement culturel que peut porter cette industrie, inclut tout un pan cinématographique dans son “New Deal”, son plan de reconstruction économique. La crise a notamment conduit notamment à la création des syndicats d’acteurs et de scénaristes, afin de s’assurer que l’industrie continue à tourner à plein régime.

Car depuis quelques années, tous les voyants étaient au vert : les salles obscures se sont pour la majorité équipées de hauts-parleurs, puisque les films ne sont plus muets. Le public devient de plus en plus friand de cet art, et les productions se multiplient – on dénombre environ 5000 films diffusés chaque année dans les salles du pays. Il s’agit de battre le fer tant qu’il est chaud !

Les codes du cinéma qui changent

L’arrivée du cinéma parlant est un bouleversement total dans la production des films. Là où, auparavant, plusieurs tournages pouvaient se dérouler en parallèle dans les mêmes studios, l’apparition des micros impose désormais un silence de cathédrale sur les plateaux. Les productions doivent être écrites jusque dans la moindre ligne de dialogue, et la place pour l’improvisation se réduit au profit d’une grammaire cinématographique qui s’enrichit.

Walt Disney est aussi une figure emblématique de l’effervescence créative de l’époque, notamment via l’arrivée de la couleur à la fin des années 1930.
Walt Disney est aussi une figure emblématique de l’effervescence créative de l’époque, notamment via l’arrivée de la couleur à la fin des années 1930.

En raison de leur bruit, les caméras sont éloignées des acteurs mais équipées de lunettes de zoom, afin de voir les émotions des acteurs malgré la distance. On dédie même des cabines entières aux appareils de tournage, ce qui a pour effet de réduire encore plus drastiquement leur maniabilité.

Il devient donc quasiment impossible de tourner hors des 4 murs d’un studio, et les rares tournages en extérieur ne peuvent avoir lieu que dans les zones les plus désertiques, loin de tous aléas comme la météo ou le bruit du trafic.

Toutes ces transformations soudaines expliquent la différence de méthode de production et d’approche lorsqu’un studio veut faire un film. Et puisqu’il faut désormais réfléchir à l’avance aux placements de caméra, aux dialogues et à la musique, autant travailler ces aspects du mieux possible ? C’est ce que vont faire les grands réalisateurs de l’époque, dont on peut citer Frank Capra, Alfred Hitchcock ou encore Orson Welles.

Quand Hollywood met les bouchées doubles

La période que l’on peut qualifier de l’âge d’or d’Hollywood est donc la résultante de toutes ces considérations, tant techniques qu’humaines. Le public, qui compte désormais ses sous, souhaite être ébloui par les histoires qu’il voit en salles. 

Pour répondre aux attentes des spectateurs, les studios orientent donc leurs productions : des décors magistraux, des costumes saisissants, de la musique symphonique et des histoires souvent centrées sur les problèmes sociaux de l’époque. Enfin, les acteurs les plus en vues passent du statut de simple vedette à celui de star : on citera par exemple Gary Cooper, Marlene Dietrich ou encore Humphrey Bogart comme les plus mythiques de l’époque.

Toutes ces raisons poussent les studios à miser sur l’exploration de nouveaux genres : la comédie musicale, le western, le péplum ou le film noir sont directement issus de cette époque, et vivent des périodes riches.

Quel impact a eu l’âge d’or d’Hollywood ?

L’influence d’Hollywood grandissant, son rayonnement dépasse alors largement les salles obscures américaines et des films tels que “Les Raisins de la Colère” de John Ford (1940) ou Citizen Kane d’Orson Welles (1941) contribuent à faire évoluer les mentalités de l’époque. De même, le divertissement apporté par l’arrivée de nouveaux genres de comédies, comme “Chantons Sous la Pluie” de Stanley Donen et Grâce Kelly en 1952, apportent au public un réconfort bien nécessaire dans les contextes de bouleversement sociaux de l’époque. 

Chantons sous la Pluie, un classique de l’âge d’or d’Hollywood.
Chantons sous la Pluie, un classique de l’âge d’or d’Hollywood.

C’est à partir de cette époque que le cinéma outre-atlantique prend une dimension mondiale, une hégémonie qui perdure toujours près d’un siècle plus tard.

Citizen Kane, un autre classique du cinéma hollywoodien.
Citizen Kane, un autre classique du cinéma hollywoodien.

Pour résumer, l’âge d’Or d’Hollywood est une période marquée par de nombreuses avancées. Façonné par la Grande Dépression, l’avènement du cinéma parlant et des talents devenus iconiques, cette époque a transcendé le simple divertissement , pour devenir un miroir de la société américaine. Son impact est durable, et résonne toujours aujourd’hui dans la façon dont nous faisons et apprécions le cinéma.

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