À quoi servent les vers de terre ?

Savais-tu que, depuis 2016, on consacre mondialement la journée du 21 octobre aux vers de terre ? Charles Darwin lui-même considérait cet animal millénaire comme son favori. Aujourd’hui, ce petit lombric est l’un des animaux les plus importants ; heureusement, car on le retrouve dans beaucoup de milieux, tels que le fumier, les arbres ou la terre (après la pluie, tu peux essayer de taper le sol avec tes pieds pendant quelques minutes et tu le verras apparaître comme par magie !).

Les vers de terre : ces alliés de nos jardins

Pendant longtemps, l’agriculture considérait que les vers de terre étaient nuisibles. Encore aujourd’hui, ils ne sont pas forcément appréciés à leur juste valeur notamment car ils sont visqueux, aveugles et sourds. Pourtant, ces individus sont essentiels pour la fertilité des sols et pour la préservation des écosystèmes.

Il existe environ 150 espèces de lombrics en France et plus de 6000 dans le monde. Dans la terre, ces vers sont de trois types : le premier est l’épigé, qui reste principalement en surface et consomme la matière organique, comme les feuilles. Le second est l’anécique, il se nourrit également en surface et creuse des galeries verticales. Enfin, l’endogé vit en profondeur en creusant de grandes galeries horizontales et en se nourrissant de terre et de matière organique. 

Grâce à leur activité, la terre est aérée et mélangée tandis que le sol est plus stable et s’érode moins. Leurs galeries permettent le développement des racines et des végétaux ainsi que l’infiltration et l’épuration de l’eau. De plus, selon une étude américaine publiée en septembre 2023, cette espèce aiderait à la productivité agricole en assurant 6,5 % des récoltes mondiales de céréales.
Enfin, ils décomposent la matière organique qu’ils consomment et la transforment en nutriments pour la terre et les plantes. Ils se nourrissent également de larves, ce qui permet d’éliminer les parasites dans le sol. Bien évidemment, ils sont eux-mêmes une source de nourriture pour de nombreux prédateurs, comme les oiseaux, les taupes ou encore les vaches.

Un spécimen de Lumbricina, un vers de terre spécial.
Un spécimen de Lumbricina

L’Homme, une menace pour leur survie 

Quelle espèce sauvage n’est finalement pas menacée d’extinction à cause des activités humaines ? Pas beaucoup et les vers de terre ne font malheureusement pas exception à cette règle … En fait, depuis des années, on constate une disparition progressive de leur population. C’est dû au fait de l’agriculture intensive, de l’épandage de pesticides ou encore du dérèglement climatique.

Des lanceurs d’alerte affirment qu’à la fin des années 60, on estimait que les vers de terre composaient le sol à hauteur de une tonne par hectare de terre. Aujourd’hui, ils assurent qu’il ne subsiste que 200 kilogrammes. Ainsi, leur abondance est plus faible sur les terrains labourés, sur les sols où ne pousse qu’un type de culture ou sur ceux où des pesticides sont utilisés.

En cas de disparition de ces petits « ingénieurs du sol », les conséquences seraient désastreuses pour l’Homme et la nature. La terre serait moins fertile et moins aérée, le cycle de l’eau ne serait plus régulé et le rendement agricole s’effondrerait, avec environ 140 millions de tonnes de nourriture en moins chaque année.

Des vers de terre
Des vers de terre

Pour éviter ce scénario, les chercheurs essaient de développer un robot qui pourrait remplacer l’activité des vers de terre. L’idée est d’imiter leurs déplacements en créant des automates flexibles capables de creuser des galeries. En attendant leur commercialisation, des solutions naturelles existent pour protéger les lombrics, comme le développement de l’agriculture biologique ou encore la couverture du sol avec des végétaux. Cela permettrait de fournir la nourriture et l’humidité dont ils ont tant besoin.

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