La symbiose : quand la nature s’associe. Dans les mystérieuses profondeurs des océans, certains habitants ont rapidement compris qu’il fallait mieux faire équipe. Des alliances surprenantes naissent alors entre différentes espèces assurant des avantages mutuels aux différents acteurs. C’est le cas du poisson clown et de l’anémone de mer. Ils vivent une relation symbiotique au sein de l’écosystème marin. En effet, le protagoniste de Némo a réussi à ingénieusement contourner les tentacules mortelles de l’anémone. Mais quel est son secret ?
Qu’est-ce qu’une symbiose ?
La symbiose est une interaction biologique à long terme entre deux espèces distinctes (=organismes hétérospécifiques). Chaque partenaire est appelé symbionte. Cette interaction peut être bénéfique pour les deux espèces (symbiose mutualiste), bénéfique pour l’un et neutre pour l’autre (symbiose commensale), ou bénéfique pour l’un au détriment de l’autre (symbiose parasitaire). On peut également parler d’endosymbiose dans le cas où l’un des symbiontes vit à l’intérieur de son hôte. C’est le cas des bactéries du microbiote.
Dans la nature, il est très fréquent que les organismes s’associent. Cela leur permet d’améliorer leur survie, reproduction ou bien de faciliter l’accès à certaines ressources. A titre d’exemple, la symbiose entre les bactéries du sol appelées les rhizobiums et les racines des plantes légumineuses (lentilles, haricots, pois…) permet aux plantes d’obtenir de l’azote en quantité suffisante pour assurer leur croissance et de fournir en contrepartie des nutriments nécessaires aux bactéries. Vous l’aurez compris, la symbiose est un pilier fondamental de l’équilibre écologique terrestre mais aussi marin.
L’exemple étonnant de l’anémone et du poisson clown
L’anémone de mer possède des tentacules urticantes qui au contact d’une proie injectent une neurotoxine capable de la paralyser. Une fois la proie immobilisée, les tentacules de l’anémone se referment afin d’entraîner le repas vers son orifice buccal. Et oui, les jolies anémones sont en réalité carnivores !
Mais le poisson clown, lui, a trouvé une solution à ce problème. En effet, dès leur plus jeune âge ils mettent progressivement leur corps en contact des tentacules de l’anémone. Ce faisant, ils s’immunisent contre le poison paralysant de l’anémone. D’autre part, le poisson clown sécrète un mucus protecteur sur sa peau. Ce dernier agit comme une barrière contre les tentacules urticantes de l’anémone.
Ainsi, les poissons clown s’abritent dans les tentacules de l’anémone. Ils y trouvent refuge contre les prédateurs ainsi qu’une source de nourriture via les débris laissés par l’anémone. En retour, le poisson clown défend l’anémone de ses prédateurs naturels. Il mange des parasites et des débris alimentaires autour des tentacules. Ainsi, les deux partenaires tirent bénéfice de leur relation. C’est donc une relation symbiotique mutualiste.
Mais ce n’est pas tout, le poisson clown est capable de détecter les substances chimiques émises par l’anémone. Cela lui permet de savoir avec quelle espèce il est compatible. Imaginez que parmi 1000 espèces d’anémones de mer connues aujourd’hui, le poisson clown est en mesure de reconnaître les 10 élues avec lesquelles il est capable de former une relation symbiotique. Cette reconnaissance fine est absolument nécessaire à sa survie.
La relation bénéfique entre l’anémone de mer et le poisson clown est seulement un exemple parmi tant d’autres d’une symbiose retrouvée au niveau de l’écosystème marin. Cet exemple témoigne de la richesse des mécanismes naturels ainsi que de la capacité de la nature à tisser des liens étonnants presque impossible à première vue. Il est aussi de notre responsabilité de préserver ces espaces uniques, si riches et uniques, de manière à ce que l’équilibre de la vie puisse persister à l’abri de nos regards dans les profondeurs marines.
